Libération – Au Japon, le G7 rappelle les bases du droit maritime à la Chine

Dans un communiqué commun publié ce mardi 18 avril, les ministres des Affaires étrangères réunis à Karuizawa ont conforté leur position face aux visées expansionnistes de la Chine. Pékin crie à la «calomnie».

Un rappel à la loi. Les chefs de la diplomatie française, japonaise, américaine, canadienne, allemande, italienne et britannique, réunis au Japon pour un sommet du G7, ont réaffirmé leurs critiques sur les velléités d’expansion de la Chine sur l’espace maritime international. « Il n’y a pas de base juridique aux revendications maritimes étendues » de Pékin en mer de Chine méridionale, et «nous nous opposons aux activités de militarisation de la Chine dans la région», ont déclaré les ministres des Affaires étrangères du G7, groupement informel de sept économies avancées du monde.

Après deux jours de débats, les diplomates se sont accordés sur le caractère «indispensable» du maintien de la paix et de la stabilité à Taiwan. Une position habituelle mais réaffirmée à l’heure où Pékin, qui considère l’île comme une province rebelle qu’elle rattachera à son territoire de gré ou de force, a effectué des manœuvres militaires dissuasives dans le détroit de Taiwan, après que la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, a rencontré le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, aux Etats-Unis.

Les autorités chinoises ont aussitôt réagi aux déclarations des diplomates étrangers. «[La réunion du G7] s’est immiscée dans les affaires intérieures de la Chine, a calomnié et sali la Chine, a rétorqué Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Entre les lignes, ce communiqué est rempli d’arrogance, de préjugés et de l’intention malveillante de s’opposer à la Chine et d’enrayer» son développement. Inversant les rôles, il a accusé le G7 de «semer la discorde entre les pays de la région». Le contrôle de la mer de Chine méridionale, en méprisant le droit maritime international, se trouve au cœur du projet économique du Parti communiste chinois.

Une semaine après que le président Emmanuel Macron a semé le trouble en estimant, dans une interview, que l’Europe ne devait pas être prise dans «des crises qui ne seraient pas les [siennes]» en référence à la question de Taiwan, à l’issue de sa rencontre avec son homologue Xi Jinping, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est jointe à la déclaration commune. Les sept puissances, laissant pour une fois de côté leurs divergences, ont rappelé leurs inquiétudes concernant «l’expansion continue et accélérée de l’arsenal nucléaire de la Chine».

par Cyprien Durand-Morel